jeudi 28 juin 2007

Lettre de soutien adressée à Abdou Diouf

Lettre de soutien au quotidien francophone Cambodge Soir à l’attention de Monsieur Abdou Diouf, Secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie, adressée le 15 juin 2007 par des journalistes basés en Asie, en France et ailleurs. Cette lettre continue à circuler. N'hésitez pas à y ajouter votre signature en adressant un courriel à collectifcs@gmail.com et en précisant vos noms, prénoms, profession, entreprise / organisme et adresse courriel. Un très grand merci aux initiateurs de ce soutien et à tous les signataires.

Monsieur le Secrétaire général,


Le conseil d’administration des Éditions du Mékong, société éditrice du quotidien en langue française Cambodge Soir, a décidé, le 12 juin 2007, de fermer le journal au motif officiel de

« faillite », même si la véritable raison est, aux dires de la rédaction à Phnom Penh, davantage liée à la publication, le 1er juin, d’un article faisant état d’un rapport de l’ONG Global Witness à charge contre la politique forestière du gouvernement. L’auteur de cet article a été remercié sans que le droit du travail s’applique, créant un précédent inacceptable. Ses collègues ont alors décidé de se mettre en grève sa réintegration. Face au refus catégorique de la direction d’évoquer cette question, la rédaction a accepté d’assouplir sa position en demandant des « éclaircissements » sur les motivations ayant conduit à cette décision, éclaircissements que la direction s’est refusée à fournir. Même si le rapport de Global Witness mettait nommément en cause certains membres du gouvernement, dont le Premier ministre lui-même, les autorités ne s’en sont aucunement prises à Cambodge Soir. La décision de renvoyer l’auteur de l’article, puis de fermer le journal, a donc été prise unilatéralement par la direction, sans que celle-ci soit soumise à une quelconque pression.

Nous, journalistes en poste au Cambodge, en Asie ou ailleurs de par le monde, condamnons cette décision et déplorons la fermeture d’un journal qui, au cours de ses douze années d’activité, a prouvé son indépendance et son professionnalisme. D’une modeste aventure lors de sa création en 1995, Cambodge Soir, à force de travail, de rigueur et d’abnégation, a réussi à se hisser parmi les sources d’information les plus fiables et les plus objectives dans la région. Il était, pour nous, devenu une référence pour la lecture de la société cambodgienne et des enjeux qui la traversent. C’est précisément son indépendance et son souci d’objectivité, ceux-là mêmes qui sont aujourd’hui sanctionnés, qui en faisaient un outil d’une valeur inestimable. Cambodge Soir aurait pu se contenter d’être un journal communautaire relatant l’actualité des expatriés. Il s’est sans cesse évertué à éviter cet écueil. Ce sont ces compétences cambodgiennes et françaises, ces mois d’appréhension et de compréhension du Cambodge, cette mémoire tout simplement des évolutions récentes du royaume qui sont aujourd’hui niés. Ce sont douze années et près de 3 000 numéros balayés d’un revers de manche. Un immense gâchis humain et professionnel.


Face à ce gâchis, peut-on rester les bras croisés ? La Francophonie a tout au long de ces années apporté son soutien à cette entreprise. Peut-elle s’en désintéresser désormais ? Peut-elle laisser disparaître ce vecteur de la Francophonie ? Peut-elle laisser s’échapper une équipe de journalistes et de traducteurs francophones qui, à coup sûr, abandonneront la pratique de cette langue ? Peut-elle se résigner à ne plus avoir de presse francophone quotidienne alors qu’elle se bat pour cela depuis près de quinze ans ? Peut-elle envisager que les seules sources indépendantes d’information le seront en anglais et avec une vision anglo-saxonne ? Bref, doit-on envoyer ce signal si fort du recul du français et de ses idées ? Refusons cette décision prise par une poignée de personnes qui, selon leurs propres dires, n’ont pas la « même conception de développement » du Cambodge que celle d’une équipe rédactionnelle dévouée à l’indépendance et au respect des faits.

Les signataires :

1) Jean-Christophe Adde (Journaliste France 3, jean-christophe.adde@laposte.net)

2) Isolda Agazzi (Journaliste Infosud, Genève, iagazzi@infosud.org)

3) Valérie Allasia (Journaliste Nice Matin, Grasse, vallasia@nicematin.fr)

4) Frédéric Amat (Correspondant Le Gavroche, Siem Reap, FACG@online.com.kh)

5) Jerôme Barbier (Journaliste indépendant, Paris, jeromebarbier@hotmail.com)

6) Frédéric Belge (Rédacteur-en-chef adjoint Le Gavroche, Bangkok, frederic.belge@laposte.net)

7) Irène Berelowitch (Journaliste indépendante, Paris, irene.berelowitch@laposte.net)

8) Bruno Birolli (Correspondant Le Nouvel Observateur, Pékin, bbirolli@nouvelobs.com)

9) Bernard Boudic (Journaliste Ouest-France et président de l’association Ouest Fraternité, Rennes, bernard.boudic@ouest-france.fr)

10) Jérôme Boruszewski (Journaliste indépendant, Phnom Penh, jboruszewski@hotmail.com)

11) Timothé Boutry (Reporter Parisien/Aujourd'hui en France, Paris, tboutry@yahoo.com)

12) Marc Brebant (Journaliste Magazine de l’Alliance française, Bangkok, c./o. anne-sophie.jumelle@alliance-francaise.or.th)

13) Raymond Burki (Dessinateur de presse 24 Heures, Lausanne, Raymond.Burki@edipresse.ch)

14) Corinne Callebaut (Journaliste 20 Minutes, Paris, ccallebaut@20minutes.fr)

15) Patrick Chappatte (Dessinateur de presse International Herald TribuneLe Temps, Genève, chappatte@globecartoon.com)

16) Yvan Cohen (Directeur OnAsia Images, Bangkok, Yvan@onasia.com)

17) Florence Compain (Correspondante Le Figaro, Bangkok, Fcompain@compuserve.com)

18) Jean-Claude Coutausse (Photographe Le Monde, Paris, jeanclaude@coutausse.com)

19) Dao Thanh Huyên (Journaliste et formatrice en journalisme, Hanoï, daohuyen@hotmail.com)

20) Eric de Lavarène (Correspondant Agence Hamsa press et membre fondateur de Cambodge Soir, Islamabad, eric2lavarene@gmail.com)

21) Patrick de Noirmont (Photo journaliste indépendant, patrick@noirmont.com)

22) Frédéric Deligne (Dessinateur de presse Nice Matin, Nice, deligne@deligne.fr)

23) Charlotte Demarti (Journaliste Le Généraliste, Paris, charlotte.demarti@fr.cmpmedica.com)

24) Pascal Dervieux (Journaliste France Info, Paris, Pascal.DERVIEUX@radiofrance.com)

25) Agnès Dherbeys (Photographe Cosmosphoto, Paris, agnesdherbeys@yahoo.fr)

26) Arnaud Dubus (Correspondant RFI-Libération, Bangkok, arnauddubus@yahoo.com)

27) Patrick Durand (Journaliste Abaca Press, Bangkok, patrick.durand@mac.com)

28) Dominique Esway (Journaliste France Info, Paris, Dominique.ESWAY@radiofrance.com)

29) Thierry Falise (Photoreporter indépendant, Bangkok, faliseth@thierryfalise.com)

30) Danièle Fonck (Journaliste Tageblatt et Présidente de l’Union de la Presse francophone -
Section Luxembourg, Esch-sur-Alzette, dfonck@tageblatt.lu)

31) Stéphane Gallois (Rédacteur-en-chef Produits de la mer, Rennes, s.gallois@infomer.fr)

32) Fabienne Gérault (Journaliste indépendante et formatrice en journalisme, Orne, geraultfab@wanadoo.fr)

33) Damien Glez (Dessinateur de presse Le Journal du Jeudi, Ouagadougou, damien@glez.org)

34) Thomas Haley (Reporter-photographe, Sipa Press, thomas.haley@wanadoo.fr)

35) Solenn Honorine (Correspondante RFI, Jakarta, s.honorine@gmail.com)

36) Pierre Hurel (Journaliste émission "7 à 8" - TF1)

37) Anne-Sophie Jumelle (Journaliste Magazine de l’Alliance française, Bangkok, anne-sophie.jumelle@alliance-francaise.or.th)

38) Solomon Kane (Correspondant Ouest-France, Bangkok, solomon@loxinfo.co.th)

39) Ky Soklim (Correspondant RFI, Phnom Penh, soklimky@yahoo.fr)

40) Marc Kreuter (Journaliste Le Généraliste, Paris, marc.kreuter@fr.cmpmedica.com)

41) Patrick La Prairie (Journaliste Ouest-France, Rennes, patrick.laprairie@ouest-france.fr)

42) Isabelle Labeyrie (Journaliste France Info, Paris, Isabelle.LABEYRIE@radiofrance.com)

43) Julien Lécuyer (Journaliste La Voix du Nord, Lilles, jlecuyer@lavoixdunord.fr)

44) Michel Martin (Journaliste Les Nouvelles Calédoniennes, Nouméa, michel.martin@lnc.nc)

45) Philippe Minard (Rédacteur-en-chef Les Nouvelles Calédoniennes, Nouméa, pminard@lnc.nc)

46) Mix et remix (Dessinateur de presse L’hebdo, Lausanne, mix@mixremix.ch)

47) Kai Namshai (Caméraman France 24, Bangkok, namshai@hotmail.com)

48) Pierre Paccaud (Journaliste indépendant, Bangkok, pierre@inet.co.th)

49) Cyril Payen (Grand reporter France 24, Bangkok, payen@loxinfo.co.th)

50) Marc Pennec (Grand reporter Ouest-France, Rennes, Marc.Pennec@ouest-france.fr)

51) Grégory Philipps (Journaliste France Info, Paris, Gregory.PHILIPPS@radiofrance.com)

52) Eléonore Pichard (Journaliste indépendante, Paris, norapichard@free.fr)

53) Philippe Plénacoste (Directeur Le Gavroche, Bangkok, direction@gavroche-thailande.com)

54) Rémi Poissonier (Journaliste France 3, Pays Basque, rpoissonnier@yahoo.fr)

55) Jean-Claude Pomonti (Rédacteur-en-chef Focus Asie du Sud-Est, Bangkok, jc.pomonti@gmail.com)

56) Christian Povéda (Photoreporter Agence VU & Filmmaker, christianpoveda@mac.com)

57) Marc Provot (Journaliste indépendant et formateur en journalisme, Paris, provot@aol.com)

58) Pierre Queffélec (Rédacteur-en-chef Lepetitjournal.com, Bangkok, pierre.queffelec@lepetitjournal.com)

59) Franck Renaud (Chargé de mission pour l’Asie ESJ-Lilles, Hanoï, franck@fpt.vn)

60) François Renaut (Journaliste Courrier international, France 3, France 24, Paris, frrenaut@gmail.com)

61) Vincent Reynaud (Journaliste reporter d’images, Chiang Mai, vincent@frenchtvcam.com)

62) Bernard Richard (Grand reporter, Ouest-France, Rennes, bernardpcb@free.fr)

63) François Rosso (Journaliste Nice Matin, Nice, frosso@nicematin.fr)

64) Martin Rubio (Journaliste Psychologies magazine, Paris, martin@psychologies.com)

65) Thierry Sabatier (Rédacteur-en-chef adjoint La Lettre de l’Expansion, Paris, tsabatier@groupe-exp.com)

66) Philippe Schwab (Correspondant Agence France-Presse, Vienne, phschwab@yahoo.fr)

67) Xavier Serre (Rédacteur-en-chef adjoint Les Nouvelles Calédoniennes, Nouméa, xavier.serre@lnc.nc)

68) Stephff (Dessinateur de presse The Nation, Bangkok, stephff@loxinfo.co.th)

69) Alain Thomas (Journaliste, Toulouse, al1.thomas@laposte.net)

70) Mélodie Tissot (Journaliste indépendante, Paris, -)

71) François Tourane (Correspondant Le Point, Bangkok, francoistourane@yahoo.fr)

72) Carole Vann (Agence de presse Infosud, cvann@infosud.org)

73) John Vink (Photographe indépendant Magnum, Phnom Penh, vink@johnvink.com)

74) Olivier Weber (Grand reporter Le Point, écrivain, président du prix Joseph Kessel, Paris, oweber@lepoint.tm.fr )

75) Richard Werly (Correspondant pour les affaires européennes Le Temps, Bruxelles, richard.werly@letemps.ch)

Ont également fait part de leur soutien :

1) René Aicardi (Délégué des Français de l’Etranger, Hong Kong, aicardir@yahoo.fr)

2) Vincent Brossel (Bureau Asie de Reporter Sans Frontière, Paris, asie@rsf.org)

3) Francoise Callier (Angkor Photography Festival, frcallier@gmail.com)

4) Sylvie Grumbach (Attaché de presse 2è Bureau, sylvie.grumbach@2e-bureau.com)

5) Jerôme Chambon (French Technology Press Office, Bangkok, jerome@asiaaccess.net.th)

6) Pierre-Arnaud Chouvy (Chargé de recherche au CNRS, pachouvy@geopium.org)

7) Vincent Gazeilles (Conseiller général des Hauts de Seine, vincent.gazeilles@wanadoo.fr)

8) Catherine Godeau (Réalisatrice, catherine.esway@free.fr)

9) Mathieu Guerin (Maître de conférence, Caen, mathieu.guerin@unicaen.fr)

10) Jean-Yves Le Déaut (Député PS de Meurthe et Moselle, jyledeaut@assemblee-nationale.fr)

11) Valérie Muller (Historienne de l'art, Genève, valerie.muller@bluewin.ch)

12) Dr Koy Vanny (Endocrinologue-Interniste Hôpital Universitaire de Calmette, Phnom Penh, koyvanny@yahoo.fr)

13) Marie-Ange Poyet (Documentariste, Paris, jasdegarnier@hotmail.com)

14) Michael Sidman (Conseiller communal, Cheseaux-sur-Lausanne, sidmanmy@bluewin.ch)

15) Satya Sivaraman (Avocate Asia Media Forum, Delhi, satya@asiamediaforum.org)

16) Valere Staraselski (Ecrivain, Paris, Valere.Staraselski@asmeg.org)

17) Daniel Sztanke (Président, Association Démocratique des Français à l’Etranger, eupadi@samart.co.th)

1 commentaire:

Côte d'Ivoire municipalité a dit…

PREAMBULE



S’il est donné de saisir à travers le dévoilement du flux événementiel de l’histoire des aspérités qui mettent en exergue le progrès de l’humanité à travers ces productions scientifico-techniques, il n’est tout de même pas exclu d’ entrevoir dans les interstices de ce même déferlement des points d’ombres, signes évidents d’un arrêt ou même d’un recul sur cette évolution, qui, du coup, laissent inéluctablement poindre au jour cette sérieuse, parce que, déjà très importante question : l’histoire a-t-elle véritablement un sens ? Chercher à considérer ici dans cette interrogation le mot sens comme signification ou direction, nul problème ne se pose véritablement à ce niveau. Le tout plutôt est d’éluder toutes tergiversations de vaines élucubrations élusives et de s’en remettre à la simple véracité des faits tout en étant redevable par exemple à l’œuvre cinématographique intitulée « hôtel Rwanda » qui sans détour, interpelle la conscience humaine noire, blanche ou jaune devant le fait que l’homme puisse, encore de nos jours, pour quelques honteuses chimériques raisons, déployer sans vergogne ce qu’il a de « quintessentiellement-bestial » , sa brute nature originelle. Devant ces atrocités, immédiatement, la répressive machine du remords-cela s’entend pour de rares consciences humanistes encore existantes- dresse face à la conscience un lit d’une extrême morbidité interrogative : Qu’est-ce qu’on aurait dû… et qu’on n’a pas pu suffisamment fait pour éviter cet outrancier carnage humain…génocidaire ? Cette question pouvait surgir dans le feu de l’action. Que pouvait-on faire ? Plus rien pendant ce temps là ? Partant de là, tout de même, le bon sens exigerait que l’on tirât toutes les leçons inhérentes à la prévention et
à l’annihilement des conflits et que l’on s’emploie au mieux du possible à œuvrer autant qu’il le faut à forger, à éduquer les âmes dans le maintien de la voie éclairée, éclairante et pacificatrice menant à un humanisme total, instant de pleine tolérance ou la diversité culturelle ne serait plus que richesse à exploiter, en lieu et place, d’une bassesse à déployer.
C’est bien ici que se dit tout le sens de notre projet : exploiter à toutes fins utiles, tous outils qui peuvent être sources d’unification des diversités culturelles. En ce sens, notre regard s’est porté, entre autres sur le Centre Culturel Français, qui, passe, fort malheureusement, au yeux d’une certaine pauvre gens, comme l’emblème d’un impérialisme à démolir, à la moindre étincelle d’une crise sociale qu’elle qu’en soit la nature véritable. Il faut alors, de ces assignations premières comme centre de documentation et d’information, en faire un véritable Forum d’Intégration des Diversités Culturelles des Etats de la Francophonie (F.I.D.C.E.F)
De tous nos vœux, nous souhaitons à cet effet les agréments et les soutiens à ce projet de son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de le République Française en Côte d’Ivoire et du Directeur Général de la Francophonie, du chef de l’Etat Français et de son Ministre des Affaires Etrangère, Monsieur Bernard Kouchner.






















Excellence,

Souffrez, qu’à vous, nous arrivions faire part, d’une préoccupation qui tient à cœur bon nombre d’étudiants et à pas mal de nostalgiques qui ont pu bénéficier, avant la guerre, des services du Centre Culturel Français d’Abidjan.
S’il y a une chose, son Excellence, en plus des vies humaines dont la perte est à regretter, c’est sans aucun doute, pour les intellectuels de ce pays, le temple de la quête du savoir, le Centre Culturel Français d’Abidjan..
Tous, sommes-nous partis, enfants démunis des bas quartier, des classes des écoles primaires, des grandes écoles, de l’université, pour trouver siège au sein du plateau, sélect quartier administratif et commercial de la capitale économique, Abidjan en vue de nous outiller intellectuellement à l’aide des ouvrages que nos bons blancs mettaient gracieusement à notre disposition.
Siège, avons-nous dit, non pas pour se « dé-poser » béatement à la fainéantise d’une certaine espèce en quête de viles et vaines sensations que reflétaient à leurs yeux les vitrines des luxueux magasins hyper achalandés à l’occidental, qui, par la suite, revenaient reverser en des discours oisifs et oiseux les contenus de leurs féeriques fantasmes dans la masse populaire ; mais siège en vue de se « poser », le temps de s’instruire aux sciences et aux valeurs universelles,seules issues pour les fils d’ouvrier, les fils de petits administrateurs des services publics et privés, de paysans, de se faire une véritable place dans un de ces confortables bureaux que les indiscrets volets des appartements de ces grandes tours, soumettaient l’image à nos insatiables envies d’y être, en tant que jeunes cadres, acteurs de développement pour une Afrique, qui, positivement a de quoi à donner au panier des avoirs dans le concert des nations universelles. Le centre culturel français était pour nous un tremplin en vue relever les défi auxquels, injustement, les déséquilibres socio-économiques nous soumettaient.
Comment, entre autres réalités, par exemple, comprendre qu’un fils d’un agent B.C.T.R. des postes et télécommunication, fut-ce-t-il retraité de la marine nationale française et qui aurait navigué dans des bateaux de renom comme le ’’beau temps, beau pré ‘’, percevant à peine soixante trois mille de nos francs par mois, pouvait-t-il s’offrir, ne serait-ce que le dictionnaire philosophique de André Lalande, vocabulaire technique et critique de la philosophie qui coûtait quarante cinq mille francs CFA dans les années 80, à son fils en année de licence, sur lequel il comptait pour ses vieux jours ?
Cet ouvrage, comme tant d’autres, nous étaient livrés presque gracieusement, seulement qu’au prix de l’entretien. Ça, entre autres choses, la France l’a fait pour les intellectuels ivoiriens. En plus, nous avons ces salles d’exposition et de spectacles, seuls endroits de notoriété, où se côtoyaient, dépouillés de tout orgueil, l’intelligentsia, non seulement locale, mais aussi internationale en sa crème, comme en sa gestation, Tanela Bony, éminent professeur de philosophie, moi insignifiant étudiant, tous arrivions, dans ce creuset pour donner du nôtre et repartir plus enrichis.
Nous sommes passés dans d’autres institutions étrangères, centres culturels américain, anglais, institut göethe etc.… qui oeuvrent dans le même sens, malgré leur grande générosité, nous n’avons pas senti la même ambiance, où blancs et noirs, jaunes et autres s’interpénètrent communicativement rien qu’au rythme de la nuée élévatrice rationnelle au savoir. Rien que ça pour qu’une saine, voire sainte tolérance vienne fondre en une coulée sympathique les effluves des diversités culturelles en présences.



Comprenez, Son Excellence, à partir de ce déploiement argumentatif, les raisons pour lesquelles, nous vous adressons une pressante requête dans le sens d’une refonte des règles de base pratiques du Centre Culturel Français, initialement comme centre de documentation et d’information, en une extension fonctionnelle d’un Forum des Diversités Culturelles et des Civilisations des Etats de la Francophonie qui prendra en compte désormais deux axes importants en plus des premiers existants:
• 1° Axe vertical : mise en place d’une véritable politique de promotion de la francophonie et surtout faire bénéficier la population de ses productions à travers des échanges : valeurs culturelles humaines et sociales, produits scientifico-techniques, etc.
• 2° Axe horizontal : Mise en place d’un programme d’accompagnement culturel d’intégration ethnocentrique dans un projet nationalisant de pacification des peuples locales par eux-mêmes, (le système d’alliance et de jumelage par exemple). Ceci conduit par une plate forme de recherche composée de chefs coutumiers, de sociologues, d’ethnologues, d’historiens etc.

Expérant recevoir de vous une réponse satisfaisante en vue de mettre cet outil indispensable au service du plus grand nombre, veuillez agréer , son Excellence, nos sentiments les plus respectueuses.









A
Monsieur Abdoul Diouf
Directeur Général de la
Francophonie

Monsieur le Directeur,

Si le cours événementiel de l’histoire, malgré la présence encore, fort malheureusement, de quelques hasardeux moments de vaines turpitudes, progresse inexorablement, par le fait d’un raffinement des esprits, vers un humanisme universel au sens Kantien du terme, il s’avère cependant loisible de louer, en ce sens, l’effort des grandes consciences de votre envergure qui n’ont de cesse à œuvrer comme de véritables agents dans ce processus historial humanisant et d’encourager par des outils d’expression éducative le passage de l’homme à l’humain.

Vous, cher humaniste Diouf, votre grandeur d’âme, en sus des immenses valeurs de soi dans une perpétuelle ouverture à l’autre, à vous, inculquées à n’en point douter par vos très chers parents, auxquels, souffrez que nous rendions ici un vibrant hommage, votre grandeur d’âme, disions nous, a été, assurément aux côtés de certains grands de ce continent à l’instar de l’immarcescible glorieux chantre seigneur de la culture de l’universel, de visue, et virtuellement par vos riches errances dans l’univers des valeurs universelles, éclairée par les fibres lumineuses du sens de l’autre, autre que soi comme richesse à explorer et à exploiter en vue d’une humanité à l’infini. Ce sens, contrairement à ces grandiloquents avides de pouvoirs et de vaines gloires a permis de faire faire un saut qualitatif à votre jeune Etat, le Sénégal dans la sphère des grands Etats au conscience évoluée à travers la libre expression d’une pluralité pacifique des voix qui vous a ôté le pouvoir d’Etat des mains, pour y mettre le pouvoir de la culture de l’universel.

Oui le monde sait que vous êtes un homme avec une âme qui, à n’en point douter, sera une future lointaine locatrice du panthéon de l’universel. Mais avant cet ultime voyage, le monde, surtout le continent africain a encore besoin de vous. C’est pourquoi nous vous prions d’agréer et de soutenir ce projet de l’extension des assignations des Centres Culturels Français en Afrique, initialement comme centre de documentation et d’information en un Forum des Diversités Culturelles et des Civilisations des Etats de la Francophonie, point focal assurément sur lequel germera la graine de grandes valeurs humaines et toujours humanisantes.

Tout en comptant sur vous pour que ce projet prenne forme, veuillez agréer, Monsieur l’expression de mes sentiments les plus distingués.














Axe vertical



Aujourd’hui, plus que jamais il n’est permis à aucune communauté civilisée encore moins à un état tendant à s’épanouir de vivre dans une situation de totale autarcie sans éprouver un nécessaire besoin de s’allier aux autres selon des principes de survie qui sont basés sur des fondements politico-socio-commerciaux. De tous les continents, la tendance à fédérer en de grands ensembles politiques et économiques est réellement manifeste. Si cette mouvance arrive tant bien que mal à fonctionner en Amérique, avec les états du sud essentiellement et en Europe avec l’union européenne, par exemple, elle n’est pas de toute évidence pratique en Afrique avec les difficultés au niveau d’un manque crucial de moyens surtout financiers. Dès lors, la francophonie, devient en ce sens, un sérieux prétexte, comme efficace tremplin aux états du tiers monde en majorité moins nantis, de se hisser un temps soit peu à la hauteur de ceux qui ont, un niveau de développement plus accru, en signe d’une solidarité universelle.
Il suffit pour cela, qu’il soit mis en place des instruments de conception et d’application de politiques d’un système d’échanges justes et équitables. Sans empiéter sur les prérogatives assignées aux organismes gouvernementaux oeuvrant dans le sens de la francophonie, nous pensons qu’à juste titre, le Centre Culturel Français pourrait être un élément catalyseur qui à la fois, en fera non seulement la promotion, mais en plus fera bénéficier les produits de cette institution aux populations, les plus démunies. Il pourrait aussi être un lieu de réflexion au travers des séminaires, des forums d’échanges, sur des sujets allant dans le sens d’une amélioration, toujours avancée des acquis de cette institution pour les soumettre aux instances de décision.
En ce sens, il faudrait concrètement, par le truchement des conseils généraux étendre son rayon de fonctionnement sur toute l’étendue du territoire avec l’installation dans les principaux départements, de annexes destinées, à n’en point douter, à être, par la divulgation des productions culturelles et scientifico-techniques de la francophonie, des outils d’accompagnement aux programmes de développement locaux.
Par conséquent, les populations doivent être amenées à comprendre, et à faire leur, ce précieux moyen de développement qu’elles ont à entretenir et à protéger afin que d’elles, soient éloignées désormais ces honteuses et insensées idées de manifestations de destruction d’édifices qui abritent des institutions qui sont en fait au service de tous. Nous percevons mal, en ce sens, l’idée d’un Jeune qui accepterait qu’on vienne détruire la salle où tous les jours, il va pour non seulement des recherches intellectuelles, mais aussi des échanges qui partent de l’ordre de la saine sympathie amicale à l’ordre des techniques agraires, en passant par des processus de vente et d’achat via internet, avec ses désormais frères de l’autre bout du monde autrefois lointain, mais aujourd’hui très proches au point où le lieu du (F.I.D.C.E.F) du département , devient d’abord virtuellement, lieu réel de ce village interplanétaire, tant souhaité par les humanistes qui voudraient voir fondre dans une excavation toutes les indifférences ou haines raciales pour laisser fleurir, en lieu et place, un bouquet en arc-en-ciel d’identités raciales ou rien que l’amour unit les uns aux autres. C’est ça le monde de l’universel que nous désirons tous voir un jour se réaliser. N’est-ce pas par ce projet que ce désir peut véritablement prendre forme ? Pourquoi ne pas alors l’entreprendre ? Mais toute entreprise dans ce sens exigerait avant et après tout, une plate forme de cohésion sociale nationale d’où l’axe horizontal.



Axe horizontal

Aujourd’hui plus que jamais également, la Côte d’Ivoire, à la sortie de cette période de guerre, n’aura de cesse, en vue d’une cohésion sociale, surtout au niveau ethnocentrique, à recourir après des voies et des moyens y afférents ; en ce sens, il va de soi que, les autorités françaises, loin de tout esprit belliqueux et dans le souci de corriger l’image qu’on a faite d’elles, à tort ou raison, auront, dans l’intérêt de toutes les parties, avec un esprit qu’on reconnaît aux grands Etats, qui savent se surpasser de petites écueils de l’histoire et ne regarder droit devant eux, dans la direction de l’avenir en projet du meilleur, auront, disions - nous, à profiter de l’occasion pour construire dans ces succursales régionales (F.I.D.C.E.F), des ‘’sièges-sous-l’arbre-à-palabre’’, symbolisme fort à saisir au sens africaniste du terroir, comme lieu où l’on vient se ‘’poser’’ pour débattre. Qui viendra ? Et surtout débattre de quoi ?
Souvenons nous, entre autres essais de solutions de sortie à la crise ivoirienne, il nous a été donné de voir l’université des temps libres du professeur Amoa Hurbain s’appuyer sur la tradition ancestrale tribale à travers ses chefs coutumiers pour dégager des principes d’alliances en vue de rapprocher au mieux du possible les divers groupes ethniques pour une véritable Nation ivoirienne. A l’instar de toutes les bonnes initiatives africaine, il faut l’avouer, cette velléité a elle, aussi connu des difficultés par manque sûrement de moyens financiers. Ne serait-ce pas là alors pour la France et pour la Côte d’Ivoire, l’instant de se rencontrer sur ce ‘’siège-sous-l’arbre-à-palabre’’ en vue d’une totale et parfaite réconciliation, autour d’une table pour penser les plaies dans les deux axes : le premier, la France et la Côte d’Ivoire et le second, entre les ivoiriens eux-mêmes en vue d’une Nation forte prête à réunir toutes ses forces vives pour aller relever les défis d’un modernisme de plus en plus exigeant ?
DE L’IMPORTANCE CARACTERISTIQUE
DU CHOIX DU PERSONNEL ADMINISTRATIF.



Il convient, dans le souci de faire sentir à la population que cet outil est entièrement à elle, tout en n’éludant pas l’aspect de l’arc-en-ciel, en signe de creuset d’une pluralité de cultures, en une plus définitivement plus enrichie, il convient disions nous que le choix du personnel administratif, sans bouleverser outrancièrement le mode déjà existant tienne compte de ces critères suivants :

1 – Le personnel doit être composé de membres des Etats de la francophonie

2 – Insister que les directeurs soient des nationaux

3 – Qu’une cérémonie soit organisée avec un grand abattage médiatique en vue de faire connaître et le personnel et l’institution.




















ANNEXE





Ce projet ne peut être complet que si on lui adjoignait un panel de phases exécutables en activité concrètes. Et le lieu, le mieux indiqué nous parait être le milieu scolaire comme environnement propice à tout processus d’apprentissage.
Il est de notoriété que ce milieu connaît aujourd’hui un état de déliquescence et de dépravation des mentalités très avancé, parce que sans « repère », par homicide du « père », à l’image de la société tout entière qui vit dans des conditions socio-économiques des plus précaires .Pour l’enfant le père meurt aujourd’hui aux trois niveaux de l’échelle de croissance sociale.
Le père meurt, une première fois, au foyer, par manque de moyens de subvenir aux besoins domestiques. Fuyant ses responsabilités à assumer, il perd en même toute autorité. Le père c’est l’autorité. L’enfant est laissé à lui-même.
Au deuxième pallier de l’échelle, nous avons le maître de l’école qui incarne aussi l’autorité, donc le père. Sous le poids des charges familiales que son salaire n’arrive pas à supporter, se livre, devant les yeux inquisiteurs de l’élève à des pratiques avilissantes, raquettes et autres. Il n’hésite pas à exiger de l’élève le prix de son pain quotidien par des moyens détournés, éludés, en des simulacres de mise à niveau, cours parallèles, le tout à but fondamentalement lucratif,
Au troisième niveau, le père c’est l’Etat. En dehors même des politiques, si nous restons aux premières indices sociétales fonctionnelles de cette entité, des agents de l’ordre jusqu’aux médecins, en passant bien sûr par les autres maillons administratifs, le constat est fatal du fait même d’un parricide total, à travers le


sacrifice du père et des valeurs d’intégrité sur l’autel d’une soif inassouvie aux biens matériels par manque aussi de moyens suffisants pour le grand service qu’ils rendent à la Nation ; d’où l’inéluctable émergence d’une société, si elle n’est pas encore chaotique il est tout de même possible de le déterminer comme incohérente et fragmentée.
Ne recherche-t-on pas aujourd’hui aux travers des forums la mise en place d’une cohésion sociale ? Faut-il, songeons-nous, commencer en toute logique, par une cohésion du foyer par une remise en place du père et toutes les valeurs inhérentes à sa nature sur son siège. Autour de lui pourrait alors se faire l’équilibre du foyer et partant l’équilibre social.
C’est justement la raison pour laquelle notre objet a eu pour cible l’école.
Aujourd’hui plus que jamais toute thérapie sociétale relevant de l’économie ne peut être efficiente que comme thérapie éducationnelle d’abord en son chapitre scolaire.
Notre objet, rappelons-le, est de faire du Centre Culturel Français, Un Forum d’Intégration des Diversités Culturelles des Etats de la Francophonie (F.I.D.C.E.F), sorte de creuset où viennent se fondre toutes les diversités culturelles en vue d’une richesse plus accrue dans le sens d’une humanité selon les idées d’une part de Léopold Sedar Senghor pour la civilisation de l’universel et celle de Roger Garaudy pour la communion des cultures, devant l’échec du projet scientifique cartésien qui a plutôt été plus destructeur que bénéfique dans le processus d’une ‘’humanéïté’’. Et comme tel, il n’y a pas mieux que sur les jeunes consciences en pleine émancipation que ces valeurs universalisantes aient une efficiente prégnance.
C’est pourquoi, nous suggérons que de manière extensible les activités du futur (F.I.D.C.E.F) s’étendent sur les établissements scolaires par la mise en place d’un projet de promotion de la culture de l’universel. Ce projet va consister, sur six mois, partant de novembre à avril, à faire connaître, sous le
parrainage et l’apport logistique afférente d’une ambassade d’un Etat de la francophonie en Côte d’Ivoire, son pays à travers son histoire et sa culture. Pour plus d’émulation à cette activité d’ouverture sur l’autre en un processus de sympathie intégrante, il faut nécessairement encourager et récompenser les plus méritants au travers d’une évaluation en vue de mettre en évidence les plus réceptifs. La fête annuelle de la francophonie, justement va pour une fois connaître un retentissement favorable parce qu’elle va servir d’apothéose à toute cette activité, sanctionnée par une grande cérémonie, au cours de laquelle les plus méritants se verront récompensés par des trophées portant des noms d’éminentes personnalités qui ont œuvré dans le sens d’actions universalisantes, Cette activité, à n’en point douter assurément, aura un échos favorable dans la masse jeune, qui, au-delà, du divertissement qu’elle va susciter, l’emploiera à s’édifier à une mentalité neuve du nouvel homme à la dimension universelle. On pourrait, aussi dans le même sens, susciter pareille émulation au niveau des enseignants, en les récompensant, à l’instar du prix Ebony de la presse.

En somme, pour nous ce projet est salutaire au sens où il arrive à étendre les attributions primaires du centre culturel Français en un outil de pouvoir d’intégration des différentes cultures des Etats de la Francophonie, pour finalement le commuer en sorte de centre d’alliance des Etats de la Francophonie (CAF).






Mr N’DRIN Yao Cyprien
Professeur de philosophie
au collège Mgr René Kouassi Dabou
03 Bp 1267 Abidjan 03
Cel ; (225) 07 42 62 66