samedi 14 juillet 2007
Explications, dialogue et idées nouvelles : une rencontre utile pour l'avenir
Merci aux nombreuses personnes qui sont venues rencontrer les rédacteurs et traducteurs démissionnaires de Cambodge Soir, vendredi 13 juillet, au Gasolina, à Phnom Penh. Vos questions, vos remarques, vos suggestions et vos idées nouvelles ont donné un nouvel élan à notre mouvement et de nouveaux espoirs à toute l'équipe. N'hésitez pas à prolonger les discussions engagées vendredi en nous contactant directement ou par courriel.
Merci également à toutes celles et ceux qui, loin du Cambodge, n'ont pas pu se joindre physiquement à cette soirée mais nous ont fait part de leur soutien et propositions via le web.
Merci enfin à l'équipe du Gasolina qui a accepté d'accueillir cette rencontre et de mettre à notre disposition l'équipement audio.
Grâce à vous, nous restons solidaires et pouvons espérer voir revivre une publication en khmer et en français indépendante.
Que ce 14 juillet soit un jour d'espoir !
jeudi 12 juillet 2007
Rendez-vous vendredi au Gasolina
Les journalistes et traducteurs de Cambodge Soir vous invitent à les rencontrer au Gasolina, 56-58 rue 57, vendredi 13 juillet à partir de 18 heures. Merci de le faire savoir autour de vous. Venez nombreux !
Démission collective à Cambodge Soir, triste 14 juillet pour la francophonie...
Phnom Penh, le 12 juillet 2007
Les 17 journalistes et traducteurs, cambodgiens et français, de Cambodge Soir ont démissionné collectivement mercredi 11 juillet, sous la contrainte, pour mettre un terme au conflit qui les oppose à la direction depuis un mois et pour lequel la direction n'a jusqu'ici proposé aucune issue. A peine 2 rencontres de deux heures en un mois, ce n'est pas ce qu'on appelle une volonté de négocier ! Les journalistes et traducteurs, qui ne font que demander des garanties de leur indépendance éditoriale depuis l'exclusion injustifiée d'un journaliste de la rédaction, exaspérés par le mépris dont ils font l'objet depuis un mois, sont déterminés à rester unis. La direction a réussi à écoeurer ses employés mais n'est pas parvenue à briser la solidarité exemplaire de l'équipe qui fait la force de Cambodge Soir et son identité.
Pourquoi nous avons démissionné ?
- Contraints pour des raisons matérielles. A la date du 11 juillet, les employés n'avaient toujours pas reçu leur salaire du mois de juin, y compris pour les jours travaillés. La direction se plaçant en infraction avec la loi et les salariés étant à court de revenus, nous n'avons eu d'autre choix que de démissionner, poussés à bout par la direction. En apprenant notre démission, la direction a annoncé par SMS à certains membres de la rédaction le versement des salaires le 13 juillet, sans pour autant proposer de discussion.
- La direction fait volontairement durer le conflit. Depuis le début du mouvement, elle refuse de répondre à nos questions. Nous avons eu deux rendez-vous en un mois avec la direction (le 12 juin puis le 2 juillet), d'à peine deux heures chacun. Nous avons envoyé le 3 juillet un document de travail à la direction proposant une réorganisation du journal, seule manière selon nous de garantir l'indépendance éditoriale de la rédaction. La direction a assuré plancher sur le document mais n'a rien proposé de concret depuis, pas même une rencontre pour en discuter. Nous avions posé un ultimatum de négociations au 9 juillet en précisant, dans un courrier du 6 juillet, qu'il serait regrettable de saisir le conseil d'arbitrage en cas de refus de leur part. La direction n'a pas jugé utile de répondre à cette demande, ni de fixer un nouveau rendez-vous, ni de fournir de document contradictoire. Rien. Rien d'autre qu'un mail évasif envoyé par le directeur Philippe Monnin dimanche 8 juillet à 23 h 30 pour remettre les négociations à plus tard. De qui se moque-t-on ? En usant sans cesse de mesures dilatoires pour repousser l'échéance des discussions, la direction ne nous a donc laissé d'autre choix que de démissionner pour saisir le conseil d'arbitrage.
- La direction est de mauvaise foi. Elle annonce le 2 juillet qu'elle n'a que 4 800 dollars sur son compte et qu'elle n'a pas les moyens de payer les salaires. Au cours de la même rencontre, elle met au rang de ses priorités un réaménagement des locaux de Cambodge Soir. Les rédacteurs et traducteurs ont pris comme une marque de mépris qu'il n'y ait pas d'argent pour les payer et qu'en revanche la direction n'ait aucune difficulté à envisager des travaux.
- La direction nous ment. Le 12 juin Philippe Monnin annonce devant son adjointe Emmanuelle Billier-Gauthier et 15 journalistes et traducteurs la mise en « liquidation » du journal pour faillite. Le 2 juillet, il assure devant la délégation des rédacteurs et traducteurs qu'il n'a jamais parlé de « liquidation ». Son adjointe acquiesce. Kong Rithy Chup, un des 5 administrateurs du journal, parle alors de « suspension » pour raisons économiques.
- Nous demandons un minimum de considération. S'il est évident que les administrateurs ont consenti des efforts financiers pour permettre la survie du journal, ils tendent à oublier nos propres sacrifices. Pendant de nombreuses années la plupart des employés du journal ont continué à travailler malgré des retards de salaires récurrents, allant pour certains jusqu'à six mois. Quel salarié accepterait de travailler dans de telles conditions s'il n'était attaché à son entreprise ? Nous n'avons pas de contrat de travail, pas d'assurance, pas de prise en charge des visas de travail pour les Français, des salaires quasiment jamais réévalués et trop bas pour les Cambodgiens au regard de leurs compétences, pas de règlement intérieur, pas de délégué du personnel... Autant de manquements qui constituent pour certains des violations du code du travail.
- La direction ne joue pas franc jeu, entretenant le plus grand flou quant à l'avenir de l'entreprise. Pourquoi a-t-elle laissé s'enliser la situation pendant plus d'un mois ? Pour en finir avec Cambodge Soir ? Pour mettre en place un nouveau projet ? Pour diviser la rédaction ? Pour provoquer de nouvelles démissions, dans la foulée de celle de l'ancien rédacteur en chef, Pierre Gillette ? Nous avons posé toutes ces questions. Aucune réponse ne nous a été donnée. Nous ne pouvons plus tolérer ce silence, ce mépris, cette situation instable, précaire, humiliante et moralement épuisante.
C'est pourquoi nous nous résignons, avec une profonde tristesse, à quitter tous ensemble ce journal auquel nous sommes tant attachés.
Les journalistes et traducteurs de Cambodge Soir.
Les 17 journalistes et traducteurs, cambodgiens et français, de Cambodge Soir ont démissionné collectivement mercredi 11 juillet, sous la contrainte, pour mettre un terme au conflit qui les oppose à la direction depuis un mois et pour lequel la direction n'a jusqu'ici proposé aucune issue. A peine 2 rencontres de deux heures en un mois, ce n'est pas ce qu'on appelle une volonté de négocier ! Les journalistes et traducteurs, qui ne font que demander des garanties de leur indépendance éditoriale depuis l'exclusion injustifiée d'un journaliste de la rédaction, exaspérés par le mépris dont ils font l'objet depuis un mois, sont déterminés à rester unis. La direction a réussi à écoeurer ses employés mais n'est pas parvenue à briser la solidarité exemplaire de l'équipe qui fait la force de Cambodge Soir et son identité.
Pourquoi nous avons démissionné ?
- Contraints pour des raisons matérielles. A la date du 11 juillet, les employés n'avaient toujours pas reçu leur salaire du mois de juin, y compris pour les jours travaillés. La direction se plaçant en infraction avec la loi et les salariés étant à court de revenus, nous n'avons eu d'autre choix que de démissionner, poussés à bout par la direction. En apprenant notre démission, la direction a annoncé par SMS à certains membres de la rédaction le versement des salaires le 13 juillet, sans pour autant proposer de discussion.
- La direction fait volontairement durer le conflit. Depuis le début du mouvement, elle refuse de répondre à nos questions. Nous avons eu deux rendez-vous en un mois avec la direction (le 12 juin puis le 2 juillet), d'à peine deux heures chacun. Nous avons envoyé le 3 juillet un document de travail à la direction proposant une réorganisation du journal, seule manière selon nous de garantir l'indépendance éditoriale de la rédaction. La direction a assuré plancher sur le document mais n'a rien proposé de concret depuis, pas même une rencontre pour en discuter. Nous avions posé un ultimatum de négociations au 9 juillet en précisant, dans un courrier du 6 juillet, qu'il serait regrettable de saisir le conseil d'arbitrage en cas de refus de leur part. La direction n'a pas jugé utile de répondre à cette demande, ni de fixer un nouveau rendez-vous, ni de fournir de document contradictoire. Rien. Rien d'autre qu'un mail évasif envoyé par le directeur Philippe Monnin dimanche 8 juillet à 23 h 30 pour remettre les négociations à plus tard. De qui se moque-t-on ? En usant sans cesse de mesures dilatoires pour repousser l'échéance des discussions, la direction ne nous a donc laissé d'autre choix que de démissionner pour saisir le conseil d'arbitrage.
- La direction est de mauvaise foi. Elle annonce le 2 juillet qu'elle n'a que 4 800 dollars sur son compte et qu'elle n'a pas les moyens de payer les salaires. Au cours de la même rencontre, elle met au rang de ses priorités un réaménagement des locaux de Cambodge Soir. Les rédacteurs et traducteurs ont pris comme une marque de mépris qu'il n'y ait pas d'argent pour les payer et qu'en revanche la direction n'ait aucune difficulté à envisager des travaux.
- La direction nous ment. Le 12 juin Philippe Monnin annonce devant son adjointe Emmanuelle Billier-Gauthier et 15 journalistes et traducteurs la mise en « liquidation » du journal pour faillite. Le 2 juillet, il assure devant la délégation des rédacteurs et traducteurs qu'il n'a jamais parlé de « liquidation ». Son adjointe acquiesce. Kong Rithy Chup, un des 5 administrateurs du journal, parle alors de « suspension » pour raisons économiques.
- Nous demandons un minimum de considération. S'il est évident que les administrateurs ont consenti des efforts financiers pour permettre la survie du journal, ils tendent à oublier nos propres sacrifices. Pendant de nombreuses années la plupart des employés du journal ont continué à travailler malgré des retards de salaires récurrents, allant pour certains jusqu'à six mois. Quel salarié accepterait de travailler dans de telles conditions s'il n'était attaché à son entreprise ? Nous n'avons pas de contrat de travail, pas d'assurance, pas de prise en charge des visas de travail pour les Français, des salaires quasiment jamais réévalués et trop bas pour les Cambodgiens au regard de leurs compétences, pas de règlement intérieur, pas de délégué du personnel... Autant de manquements qui constituent pour certains des violations du code du travail.
- La direction ne joue pas franc jeu, entretenant le plus grand flou quant à l'avenir de l'entreprise. Pourquoi a-t-elle laissé s'enliser la situation pendant plus d'un mois ? Pour en finir avec Cambodge Soir ? Pour mettre en place un nouveau projet ? Pour diviser la rédaction ? Pour provoquer de nouvelles démissions, dans la foulée de celle de l'ancien rédacteur en chef, Pierre Gillette ? Nous avons posé toutes ces questions. Aucune réponse ne nous a été donnée. Nous ne pouvons plus tolérer ce silence, ce mépris, cette situation instable, précaire, humiliante et moralement épuisante.
C'est pourquoi nous nous résignons, avec une profonde tristesse, à quitter tous ensemble ce journal auquel nous sommes tant attachés.
Les journalistes et traducteurs de Cambodge Soir.
dimanche 1 juillet 2007
Création de la Société des rédacteurs et traducteurs de Cambodge Soir
Les rédacteurs et traducteurs réunis lors du vote pour la création d'une société des rédacteurs et traducteurs,
dimanche 1er juillet. (Photo : John Vink / Magnum)
dimanche 1er juillet. (Photo : John Vink / Magnum)
Les journalistes et traducteurs de Cambodge Soir réunis ce dimanche matin, 1er juillet 2007, en assemblée générale, ont voté la création d'une société des rédacteurs et traducteurs, association destinée à préserver l'indépendance éditoriale et à peser sur les décisions stratégiques de la publication.
Nous vous communiquerons plus de détails sur le rôle, les statuts et le fonctionnement de cette association très prochainement.
Continuez à soutenir le mouvement lancé par la rédaction et la traduction de Cambodge Soir en nous écrivant à collectifcs@gmail.com et en faisant circuler le plus possible notre appel à soutien !
Toutes les aides pour contribuer à la mise en place de la Société des rédacteurs et traducteurs de Cambodge Soir sont également bienvenues !
Merci encore à toutes celles et ceux qui nous aident à traverser cette crise.
La rédaction
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